5 questions à John Banzaï : Slameur
>Vous allez participer à un festival qui s’appelle Silêncio (Silence), à quoi ce mot vous fait-il penser ?
Curieusement, « silence » est mon mot préféré ! D’un côté en raison de sa consonnance, pour la paix qu’il inspire, pour l’aspect méditatif… Mais, avant tout, pour le séduisant paradoxe qui consiste à désigner l’absence de son par un mot.D’un autre côté, le choix de ce nom/cet intitulé pour un festival de poésie de ce genre me fait penser à une communion d’âmes et d’esprits.Comme le silence est universel et n’a ni drapeau ni frontière, il élève la poésie à un niveau qui transcende le mot et ses origines.
> En tant qu’artiste lié à l’écriture et au son, comment envisagez-vous votre participation dans un contexte tel qu’un festival « Silence » ?
Le silence est aussi la meilleure façon de respecter et d’écouter celui qui prend la parole. Je vais à Lisbonne en toute sérénité… pour avoir déjà partagé ma poésie l’année dernière – avec Souleymane Diamanka - et pour y avoir découvert un public respectueux et curieux.
www.myspace.com/johnbanzai
> Le festival « Silence » proclame Lisbonne « Capitale du mot » ; est-ce ainsi qu’une ville doit déclarer son amour pour les mots ?
Lisbonne…. capitale du mot ! Ce n’est pas pour intriguer ! Si je décompose le mot en deux sillables, lis-bonne… je peux déjà imaginer une belle façon de le lire ! Cependant, je suis plutôt partisan de l’idée que la capitale du mot se trouve sur une terre en mouvement, et même, changeante. Pour moi, c’est l’affaire du cœur et de l’esprit de chacun de faire en sorte que les phrases voyagent, qu’elle acquièrent une saveur, et qu’elles gagnent de plus en plus de sens au fur et à mesure des voyages.
> Poésie Slam ? Spoken word (mot parlé) ? Comment définir les deux mots ?
Le Slam est né aux Etats-Unis et désigne une compétition de poètes dans un espace temporel et sur un sujet déterminés. Le terme a été récupéré en France pour désigner une forme d’expression poétique a capella, présentée dans des lieux publics, mais sans idée de compétition. C’est pourquoi, en vérité, il aurait été plus correct de désigner ces événements comme « Spoken Word (mot parlé) », qui est la façon dont on les désigne aux Etats-Unis.
> Quand vous imaginez une voix en train de lire de la poésie… Quelle voix vous vient à l’esprit ?
Il n’existe pas une voix unique qui puisse représenter la poésie ! Il existe autant de voix que de poètes… autant de voix que de façons de réciter et que de poèmes… et, s’il existait une voix unique, ça devrait être celle de Dieu… Mais, de quel Dieu ? Les voix du Seigneur sont impénétrables.
Sources : Jornal Festival Silenciô